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Exiles intérieurs, de Aurelio González Ovies





Exiles intérieurs
Dans ton espace est tout ce que tu assumes d'espace,
tout ce qui tu occupes comme partie du monde,
tout ce qui du monde fait partie de toi.
Toi, comme poids dans la pierre. Comme le rouge
dans la rose. Comme l'air dans l'arbre. Comme le poing dans le poème.
Et si un jour tu regardais et trouvais des chevaux
même s'ils n'étaient pas de chevaux, et toi
tu verrais des chevaux
(même s'ils n'étaient que fumée), parce que toi tu vois des chevaux,
ils pourraient être tes chevaux et t'emporter très loin
et t'apprendre au galop
ce qui n'existe pas mais nous paraît exister
et ce qui resurgit et pousse et se tient là, brillant, depuis toujours,
depuis toujours attendant des chevaux
lumineux avec un homme qui admet :
il n'ya que nous à mentir les vérités.
Et alors tu te poses et tes chevaux boivent
et une étendue très grande
comme un livre avec toute la nuit et les étoiles,
comme un verset géant d'où tombe l'eau
devient ton espace,
le regard de tes yeux,
la dimension de tes mains,
l'instant très fugace, la réalité très longue.
Et alors tu chevauches, sur tes chevaux agiles,
bien qu'ils soient des pétales qui restent en arrière,
bien qu'ils soient des vagues qui meurent dans le sable,
bien qu'ils soient des chevaux, si beaux,
si brefs.


Exiles intérieurs, de Aurelio González Ovies. Dans Una realidad aparte, Cuadernos Fíbula de Poesía, Avilés 2005.
Traduction de Jean Dif au site http://jean.dif.free.fr/
Voix: JFK
Musique: Michael Odomhnaill & Nightnoise
Idée originale: María García Esperón
Édition: Catamaram
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